Mobilisation générale contre la pédomaçonnerie

mardi 16 juillet 2013

La déviance salafo-wahhabite : les origines


salafo-wahabite

[ADCTM] Omniprésent sur le web de part des milliers de sites internet et sur les écrans de télévision via les chaînes de télévision du Qatar, de l'Arabie Saoudite, du Yémen, …l'idéologie salafo-wahhabite tisse sa toile et rien ne semble pouvoir l'arrêter. Mouvement qui a en son sein des « courants » qui vont d'une position pacifiste jusqu'à un positionnement ultra violent. Retour sur un mouvement et une  « doctrine » qui prend ces racines dans une alliance entre un prédicateur, un homme politique, des puissances occidentales et qui ne doit sa survie qu'aux pétrodollars….
Muhammad Ibn 'Abd al Whahhâb et Muhammad ibn Saoud, les deux faces du salafo-wahhabisme. La première est la face religieuse, la seconde est politique.
Muhammad Ibn Abd Al Wahhâb est né en 1703 près à Ouyayna de Riyad. Il étudia le madhab (école) hanbalite auprès de son père Sulayman Ibn Ali, celui ci désapprouva le fait que par la suite Muhammad Ibn Abd Al Wahhâb n'étudia pas le fiqh auprès des chouyoukh et des érudits reconnues du Najd. Plus tard le frère de Muhammad Ibn 'Abd Al Whahhâb, Sulayman Ibn Abd Al Wahhâb combattra les déviances théologie du wahhabisme et donc les positions de son propre frère. Il relate dans son livre « Al-Sawa'iq Al-Ilahiyyah » en page 5, à propos des adeptes du wahhabisme :

«Et aujourd'hui nous voilà affligés par ceux qui s'associent au Coran et à la Sunna (la tradition du prophète), qui prétendent élaborer des règles à partir de ces sources, alors qu'ils font fi des avis divergents des savants et refusent le dialogue avec ces hommes de science. Mais le pire, c'est qu'ils imposent aux autres leurs propres règles, qualifiant quiconque ne suivant pas leur voie de mécréant.»
Il continue ailleurs dans un autre de ces ouvrages nommé « Al-Ra'd ala al-Wahabia »: « Actuellement, les gens sont harcelés par quelqu'un qui prétend suivre le saint Coran et la Sunna et qui ose déduire [directement] de leurs enseignements en ne prêtant aucune attention à quelque opposition que ce soit. Parce que quiconque s'oppose à lui, il l'appelle un hérétique bien qu'il ne possède lui-même aucune des qualifications des mujtahidîn – et, je le jure par Allah, pas même un dixième de l'une de ces qualifications. Néanmoins, ses enseignements ont attiré beaucoup de simples d'esprit. À Allah nous appartenons et à Lui nous reviendrons. »
Son frère est même allé jusqu'à réfuter complètement la doctrine « hétérodoxe » du wahhabisme dans un ouvrage nommé  « Fassl Al Khitab fil rad âla Muhammad Ibn Abd Al Wahhab (le Discours tranchant dans la réfutation de Muhammad Ibn Abd Al Wahhab) ».
Pour faire simple Muhammad Ibn Abd Al Wahhâb prétendait que les divergences d'opinions entre les savants [des 4 écoles de jurisprudence sunnite] n'étaient pas une miséricorde pour les croyants, mais une calamité, laquelle conduisait à des déductions détestables. Il rejetait toutes les opinons et règles des Imams de Ahlu-Sunnah hormis celles de Ibn Taymiyyah et son étudiant Ibn Al Qayyim, dont il considérait le travail presque comme sacré et infaillible…Et sa prédication commença après le décès de celui qui fut son enseignant au début : son père…Simple hasard ou volonté manifeste afin que son « travail » ne soit condamné par son professeur (et de surcroît père) en sciences islamique ? Lorsqu'on sait tout le poids traditionnel que revêt l'autorisation d'enseigner que reçoit l'étudiant de la part de son professeur et maître dans les sciences islamique le hasard ne peut avoir sa place à ce niveau là….
Le prophète de l'Islam (paix et salut sur lui) avait dit après avoir béni toutes les régions excepté le plateau du Nadjd: « Du Nadjd se lèvera la corne du Satan » [1]
Le prophète (paix et salut sur lui) avait dit: il sortira de Nadjd des gens qui ne comprenne du Coran que l'extérieur, le sens du Coran ne parvient pas à leur cœur…..Ceci pour faire allusion au Khawârij [2]. Ce sera de cet endroit là que le wahhabisme se répandra…
Muhammad Ibn 'Abd al Whahhâb, se fait connaître par une prédication marquée par le puritanisme, l'intolérance et une interprétation littérale du Coran. Ses propos sont repris dans un traité, intitulé  » KitâbAl-Tawhîd « (Traité de l'unicité Divine) et lorsque quelqu'un se dresse pour lui dire que ces interprétations du Coran et de la Sunna ne sont pas justes sa réponse est de le traité de mécréant celui ci et tout ceux qui ne sont pas d'accord avec ces interprétations (au demeurant proprement anti-traditionnelle).
[1] Rapporté dans le Sahîh al-Bukhârî : Hadîth 558 (p 108) le livre de la prière pour obtenir la pluie dans « le sommaire du sahih al-bukhârî » Tome I, par L'Imam Zein Ed-Dine Ahmed ibn Abdul-Latif A-Zoubaidi.
[2] Rapporté par Al- Bukhârî dans son chapitre sur les sectes égarées. Les Khawârij sont apparus suite au différent entre 'Ali (que dieu l'agrée) et Mu'âwiya (que Dieu l'agrée) …Ils ont décidé de tuer 'Ali et Mu'âwiya. Les Khawârij ont été qualifiés par le Prophète (paix et salut sur lui) comme étant des gens qui faisaient beaucoup d'actes cultuels -même beaucoup plus que les compagnons eux même-, mais que suite au fait qu'ils interprétaient le Coran au premier degré, leurs cœurs étaient fermés et le Coran n'atteignait pas leurs coeurs: 'Ali (que Dieu l'agrée) les a combattu pendant toute la période de sa Khilâfa car ils représentaient une vrai menace pour la foi et leur interprétation des textes étaient superficielles et très dangereuses…Ils étaient derrière l'assassinat et la mutilation de plusieurs de grands compagnons : car les Khawârij considéraient ceux qui n'étaient pas d'accord avec eux, comme des mécréants…
Alors que Muhammad Ibn 'Abd al Whahhâb n'est clairement pas soutenus par les savants religieux d'Arabie notamment car il prône le fait qu'un musulman Muqallid n'a pas suivre une des quatre écoles (madhâhib), qu'il permet à tout Muqallid d'accéder à l'effort juridique (Ijtihâd) sans considération des normes et règles émises par les savants des quatre doctrines et autres (ce qui est très dangereux), qu'il renie le tawassul ( alors que plus de dix sept preuves découlant du Coran et de la Sunna à propos des mérites de la supplication de Dieu par la faveur du Messager ou des saints vivants ou morts ont étaient apportés par les plus grands savants),que sa prétention lui fasse dire qu'ils sont « le groupe sauvé » et que tous ceux qui ne sont pas en accord avec lui et ces disciples sont des égarés ou du moins pas conformes aux « traces des salafs » et surtout qu'il accuse les soufis, les ash'arites et beaucoup de musulmans, de mécréance (kufr) et d'hérésie Muhammad Ibn 'Abd al Whahhâb va trouver grâce au yeux de Muhammad ibn Saoud.
Muhammad ibn Saoud est né aux alentours 1705 (certains dissent plutôt 1710), il est issue de La tribu des Banu Hanifa, tribu chrétienne implantée au ve siècle dans le centre de l'Arabie et convertie à l'islam après avoir été vaincue en 634 par Ibn al-Walid. Aprés avoir donné protection a Muhammad Ibn Abd al Whahhâb, les deux hommes scellent alors une alliance dans laquelle Ibn Saoud donne protection a Ibn Abd al Wahhab et en "échange" celui ci légitime religieusement la domination des Saoud sur les tribus arabes voisines. Leur alliance sera concrétisée par le mariage du fils d'ibn Saoud avec la fille d'ibn Abd al Wahhab. Cette alliance faisant du wahhabisme non plus un simple mouvement religieux, mais un mouvement politique, comme c'est toujours le cas aujourd'hui
Ce prosélytisme militant mène progressivement à l'unification politico-religieuse de l'Arabie central. Le califat (seule autorité légitime dans l'islam traditionnel) ottoman de l'époque s'inquiète rapidement de l'ampleur du mouvement, de la remise en cause de l'islam traditionnel et de la menace qu'il fait peser sur son pouvoir. À la suite du pillage et de la profanation des villes saintes de Kerbala (1801), de La Mecque et de Médine (1803-1806) [3] par les adeptes wahhabite, le sultan Mahmud II ordonna au Khédive (vice-roi) d'Égypte Mohammed 'Ali Pacha d'envoyer une armée en Arabie pour détruire cette doctrine hérétique qui menacée l'unité de la Oumma et l'islam traditionnel.



Cimetière de la Macque, Gennat al-Mu'alla, avant sa destruction par les wahabites. En 1925, peut après avoir conquis le Hedjaz, le pouvoir saoudien fit entièrement raser les cimetières de Médine (al Baqi') et de la Mecque.
Cimetière de la Macque, Gennat al-Mu’alla, avant sa destruction par les wahabites. En 1925, peut après avoir conquis le Hedjaz, le pouvoir saoudien fit entièrement raser les cimetières de Médine (al Baqi’) et de la Mecque.



[3] Les plus importantes destructions de sites ont commencé en 1806 lorsque l'armée wahhabite a occupé Médine. Les armées wahhabites ont rasé le Baqi', ou cimetière qui contenait les restes des figures centrales de l'Islam des débuts. Les mosquées ont également été visées et la tombe du prophète Mahomet faillit être démolie. Entre 500 et 600 mausolées et d'autres structures de l'Islam des origines ont été demolie. Il a été estimé que 95 % des bâtiments âgés de plus de 1000 ans ont été rasés durant les 20 dernières années.



Thomas Edward Lawrence, alias Lawrence d'Arabie, agent du Foreign Office britannique
Thomas Edward Lawrence, alias Lawrence d'Arabie, agent du Foreign Office britannique



L'Empire britannique, qui au milieu du XIXème siècle contrôlait de grandes parties de l'Asie, notamment l'Inde, eut besoin de sécuriser ses routes commerciales vers l'Europe. Les Britanniques conclurent donc des accords avec les chefs des tribus occupant les territoires situés le long des côtes de la mer Rouge, de la mer d'Oman et du golfe Persique : armes et or furent allègrement distribués, de même que des promesses de protection militaire ; en échange ces tribus devaient empêcher les autres puissances coloniales (en particulier l'Empire ottoman) d'approcher ces terres. C'est donc dans ce cadre là (et certainement aussi en vue d'un affaiblissement du califat) que les Britanniques offrit leurs services aux hérétiques wahhabite. Apres diverses tentatives qui échoueront mais aidé,financé et armé par les Britanniques,les descendants de Muhammad Ibn Saoud et de Muhammad Ibn Abd al Wahhab arriveront a leurs fins : contrôlé toute l'Arabie et y déclare la déviance wahhabite comme "doctrine officielle", dans leur délire mégalomane les Ibn Saoud iront jusqu'à rajouter leur nom derrière le mot Arabie…



Accord Quincy
Cliché de l’accord du Quincy, 14 Février 1945.



Les salafo-wahhabites prétendent revenir par leurs pratiques et « doctrine » a « l'islam des origines »…En guise de conclusions nous citerons cette parole de René Abd al Wahid-Yahya Guénon :

C'est une habitude constante de tous les schismes et de toutes les hérésies de quelque ordre que ce soit, de se présenter comme un retour à la puretés des origines.



Article initialement publié le 14 JUILLET, 2013 sur http://elmutasawwuf.unblog.fr/ sous l’intitulé  La déviance salafo-wahhabite. Puisse Allah – Le Clément – récompenser l’auteur de l’article. Baraka Allahu fih.