Dans
la salle d’audience, des jeunes aux visages n’osant pas encore
s’illuminer se regardent, interrogatifs, avant d’exulter. Oui, ils ont
bien compris, le tribunal correctionnel vient d’annoncer qu’il n’était
«plus saisi» de la procédure visant quatre «hommen» qui avaient perturbé
la finale de Roland-Garros. Le 9 juin dernier, 12 jeunes militants
anti-mariage pour tous avaient été interpellés après avoir déployé une
banderole et introduit des fumigènes dans le stade.
Les
quatre poursuivis à l’issue de leur garde à vue n’ont finalement pas
répondu de leurs actes ce jeudi. Les juges ont prononcé la nullité de la
procédure, au motif que le délai entre leur interpellation et la
notification de leurs droits a été trop long: 3h30, alors que la
jurisprudence tolère 50 minutes.
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Défilé Hommen du 14 juillet "Hollande, Dictature" |
«Deux poids deux mesures»
La
décision du tribunal vient contredire, à leur profit, ce que tous
clamaient avant l’audience. Deux heures avant d’entrer dans la chambre
correctionnelle, Michel*, 28 ans, qualifiait déjà sa comparution de
«procès politique». Chemise bleue bien repassée, badge apparent du
Printemps français sur le torse et sage raie sur le côté, il racontait
n’avoir «rien perturbé du tout» en tenant une banderole au sommet du
court Suzanne-Lenglen, où «il n’y avait pas de match». Le jeune homme
était aussi le seul du quatuor à être poursuivi pour «violence avec arme
de destination». Un vigile avait été blessé à la main en touchant un
des fumigènes détenu par le groupe…