L'épisode Leonarda vient à peine de se terminer, que lui succède avec seulement deux mois de retard, celui des écoutes industrielles et illégales américaines. Quel scoop de la part du grand quotidien français « Le Monde », sur cette énième affaire d'espionnage, de la part du grand ami américain ! Une fois encore, les responsables politiques du moment, feront mine de demander des comptes à Washington, qui une fois de plus, rappellera les excellentes relations existant entre les deux pays. Evidemment, le quotidien grassement subventionné par l'Etat français, bien qu'appartenant au trio de milliardaires Bergé-Niel-Pigasse, aurait pu analyser, la fausse fermeté dont font preuve les autorités européennes, qui dissimulent ainsi le rapport de force et surtout de domination entretenu par l'ami d'outre-Atlantique. Il aurait de même pu revenir sur la pantalonnade politique du gouvernement ou sur le coût réel des années de présence illégale des migrants clandestins pour l'économie nationale.
Eh bien non, le détournement de l'information se poursuit de plus belle. Pauvre France. Avec ses 2.000 milliards de dette qu'elle ne pourra jamais rembourser et ses 2 millions de foyers imposés en plus cette année, le gouvernement raclent les fonds de tiroirs. La création ou l'augmentation de nouvelles taxes semble être devenues l'alpha et l'oméga de l'action politique. Au point ou l'on se demande, si cela fait partie (hypothèse haute) d'une stratégie, ou relève au contraire (hypothèse basse mais visiblement plus proche de la réalité) d'une réelle incompétence. Le florilège de cette semaine : la taxe sur les boissons énergisantes, dont certains membres du gouvernement devraient peut-être faire une cure ; le projet de taxe audiovisuelle élargie à tous les écrans ; et cerise sur le gâteau, la taxe avec effet rétroactif sur les produits d'épargnes portée à 15,5 %.
Présentée comme une mesure de simplification, de justice et d'harmonisation des taux, cette mesure a été votée en catimini, avec un nombre restreint de députés (86 sur 577 !), alors que dans le même temps, capotait le projet de taxes sur les transactions financières que Pierre Moscovici et Bernard Cazeneuve trouvaient excessives. S'attaquer de la sorte au bas-de-laine des Français, qui se sont vus obligés de rembourser les dettes bancaires, c'est détruire le peu de confiance qui subsistait entre l'Etat protecteur et les épargnants. Rappelons que les économies, placées à titre personnel ou dans le cadre de l'épargne salariale, le sont après prélèvements sociaux et paiement des impôts. Jusqu'alors les bénéfices étaient acquis au prorata temporis d'une éventuelle évolution fiscale. Avec cette mesure arbitraire le gouvernement de M. Bricolage vient de conjuguer le matraquage et l'insécurité fiscale. 35.000 foyers fiscaux ont quitté la France depuis le début de l'année. Au point que même Bruxelles, qui a volé les épargnants chypriotes, juge excessif la situation française. C'est dire !
Quand le gouvernement de M. Bricolage ne porte pas le masque du voleur ou la veste de l'escroc, il revêt la casquette du racketteur. Et s'il investit, c'est d'abord dans les radars et autres portiques routiers, qui ne cessent de se multiplier, tout comme le nombre et le montant des amendes d'ailleurs, qui on rapporté à l'Etat cette année, 1,666 milliards d'euros. Aucune pause dans le domaine ou de création de richesses mais un taux de rendement sans équivalent. Normalement les recettes perçues sont destinées à l'entretien des routes, surtout pour la sécurisation des plus dangereuses. Dans la réalité, seuls 28 % de cette somme est utilisée à cette fin. L'essentiel servant principalement aux aménagements urbains des collectivités territoriales et 473 millions d'euros au paiement de la dette nationale.
Au même moment, un amendement de la loi de finances pour 2014, fait passer la taxe sur les ventes d'or et métaux précieux de 7,5% à 12% alors que l'on prévoit le gel des allocations logement, lors du tour de vis fiscal, de décembre. Bienvenue en France, pays de l'enfer fiscal. Pour que des politiques en arrivent à un tel niveau de détournement et de spoliation, c'est que visiblement tout le système est en faillite. Et ceci non en raison de la fainéantise ou d'une mauvaise gestion de la population, mais du choix imposé d'un capitalisme truqué dont le fonctionnement a explosé en 2008. Un fait révélateur, il n'existe à ce jour aucun banquier ou ministre des finances qui n'aient été emprisonné, même rétroactivement. On tente de colmater comme l'on peut la brèche béante et de retarder l'inéluctable, tout en jouant de la musique sur le pont du Titanic. De gouvernement en gouvernement, l'Etat perd progressivement en crédibilité et quand la tyrannie ordinaire se lie avec la trahison, il n'existe plus aucune garantie des droits. Comme l'écrivait Chateaubriand, si les excès de liberté mènent au despotisme, les excès de la tyrannie ne mènent qu'à la tyrannie.