KontreKulture/LICRA : mise au pilon ou au pilori ? Les deux !
Toute vérité est bonne à lire ? Pas si sûr…
La LICRA envoie Alain Soral et la maison d’édition KontreKulture au tribunal pour la réédition de cinq livres : Le Salut par les Juifs de Léon Bloy, La Controverse de Sion de Douglas Reed, La France juive d’Édouard Drumont, Le Juif international de Henry Ford et – en exigeant sa mise au pilon (c’est-à-dire la destruction de l’ensemble du tirage) – de l’Anthologie des propos contre les Juifs, le judaïsme et le sionisme de Paul-Éric Blanrue.
La LICRA demande ainsi 100 000 € à Alain Soral pour avoir publié ces ouvrages sérieux et dûment sourcés, ainsi qu’un autodafé, celui de l’Anthologie des propos contre les Juifs, le judaïsme et le sionisme, mais le passé nous montre que la célèbre ligue peut se montrer bien plus conciliante, selon bien sûr les besoin du temps et les fluctuations des intérêts politiques… illustration avec un peu d’histoire : rappelons ainsi que la première traduction en français de Mein kampf (par J. Gaudefroy-Demombynes et A. Calmettes), publiée par les Nouvelles Éditions Latines, maison fondée en 1928 par Fernand Sorlot, a été défendue par cette même LICRA. En effet, Charles Mauras s'est battu pour mettre à disposition des Français une traduction non expurgée de Mein kampf afin de démasquer les proches du nazisme parmi les acteurs politiques de l'époque, mais également pour cerner l'idéologie nazie et réveiller les magistrats quant au danger que représentait le voisin germanique. En vain, car Fernand Sorlot, proche de la droite maurassienne antihitlérienne, ayant publié Mein kampf contre la volonté d'Hitler, se vit attaqué par l'éditeur allemand pour violation du droit d'auteur. Adolf Hitler fut soutenu par la Société des Gens de Lettres et gagna le procès en juin 1934. Une traduction allégée et falsifiée fut autorisée en 1938 aux éditions Fayard. Quant à Fernand Sorlot, il attendit la fin de la guerre pour vendre une réédition de l'ouvrage.
L'article « Mein kampf » consultable sur Wikipédia est très instructif. On peut y lire l'avis du traducteur et découvrir que la LICA (ancêtre de la LICRA) a soutenu l'éditeur français durant son procès contre l’éditeur allemand ! La même ligue poursuivra toutefois le petit éditeur français quelque quarante-quatre années plus tard et obtiendra 80 000 francs de dommages et intérêts, bien qu’elle n’ait pu justifier « d’aucun préjudice subi par elle, ou par ses adhérents, du fait de cette réédition ».
L’histoire se répète et nous montre une fois de plus qu’il y a ceux qui lisent, étudient et éditent des livres pour mettre l’histoire en perspective, et d’autres qui cherchent à détruire purement et simplement des ouvrages « gênants ». Mais le plus gênant, dans tout cela, n’est-ce pas la volonté de garder les gens dans l’ignorance, quelle que soit leur motivation à lire certains ouvrages ? On ne vous fera pas un dessin pour expliquer les affres de la liberté d’expression à deux vitesses. Et on ne vous fera pas non plus un cours sur la « concentration » du milieu de l’édition français, galaxie constituée de quelques très gros éditeurs alignés (en fait deux groupes) et d’indépendants devant fuir la censure pour vendre péniblement leurs livres, à la manière des colporteurs du siècle précédent.
Tout cela nous montre que l’édition de livres est une guerre politique perpétuelle, dont le contrôle de la parole est le nerf.
Pour ceux qui veulent comprendre la concentration dans le milieu de l’édition, qui contrôle la parole, qui a absorbé qui, et surtout qui se cache derrière certaines marques, c’est ici !
Illumimiemathy, qui pense que tous les livres sont bons à lire
« La politique n’est pas l’art de résoudre les problèmes,
mais de faire taire ceux qui les posent. »
mais de faire taire ceux qui les posent. »
Henri Queuille
Source: "KontreKulture/LICRA : mise au pilon ou au pilori ? Les deux !" (Illumimiemathy Aug 10, 2013 10:15 am) Alain Soral, Évènements, General, Revue de presse
|