Il faut des équipes «Opérations anti-Soros» en Russie, en Serbie et en Chine, et partout ailleurs
Par Wayne Madsen – Le 8 mars 2016 – Source Strategic Culture
Quand un multimilliardaire contrôle non seulement les activités de Radio Free Europe, Radio Free Asia et Radio Liberty, à Munich et à Prague, mais qu'il possède virtuellement et manipule des ONG comme Human Rights Watch et Amnesty International, les gouvernements nationaux ciblés par une telle menace devraient y réfléchir et réagir offensivement. George Soros continuera à dominer la politique étrangère d'une administration Hillary Clinton. Il lui a d'ailleurs donné récemment 8 millions de dollars pour relancer sa campagne.
Les États-nations qui ont été et vont continuer à être les cibles du soft power de Soros – qui a toujours reçu plus qu'une approbation discrète de la CIA, qui lui avait délégué les émissions de propagande de la Guerre froide –, ces États devraient mettre sur pied des Opérations anti-Soros au sein des ambassades et consulats et de leurs services d'information pour marquer à la culotte l'énorme empire de propagande de Soros et ses opérations de déstabilisation .
De nombreux pays ont des ministères de l'Information qui servent à répandre leurs propres vues sur toutes sortes de sujets et d'événements – ce qu'on appelle généralement la propagande. Et donc, les opérations de Soros sont si imbriquées dans les productions de tant de gouvernements nationaux, organisations internationales, ONG, partis politiques, universités, médias, mouvements de travailleurs, qu'il faut aujourd'hui des postes de travail à temps plein pour rechercher ces entités et leurs activités. Les exécutants de Soros se sont même introduits dans Wikipedia, dans sa version anglaise et dans d'autres langues, pour y répandre la désinformation et la propagande toujours orientée du même côté.
Une base de données interactive, à accès limité, serait très utile aux gouvernements nationaux qui souhaiteraient partager leurs informations sur Soros et toutes ses activités, proches ou liées, dans leur intérêt commun. Il y a peu de doute que Soros prend la plupart de ses ordres de marche de la CIA – avec laquelle il est associé de longue date – et des éléments des opérations d'influence du département d'État américain et du Conseil de sécurité nationale. Tous ces liens interconnectés avec Soros, au travers de ses réseaux, sociaux, de renseignement et d'affaires, pourraient être les centres d'intérêts prioritaires de ces équipes d'Opérations anti-Soros, qu'elles soient une entreprise nationale ou un organisme coopératif émanant de plusieurs gouvernements concernés.
Les câbles classifiés et fuités du département d'État donnent des exemples sur la façon dont les opérations de Soros s'intègrent dans la politique étrangère des États-Unis et dans le travail des agences de renseignement américaines. Beaucoup de gens ne se rendent pas compte qu'avant que George Soros devienne aussi impliqué dans le façonnage de la politique étrangère des États-Unis, son frère aîné Paul Soros a participé au financement de projets d'installations portuaires, partout dans le monde, qui étaient dans l'intérêt de hauts responsables américains, le plus connu étant Henry Kissinger. Kissinger a été Secrétaire d'État et conseiller à la Sécurité nationale, et pour un temps a même occupé ces deux postes simultanément, sous les administrations Nixon et Ford.
Des câbles déclassifiés du Département d'État montrent que la société de Paul Soros, Soros Associates Consulting Engineers, était en train de négocier la construction d'un nouvel aéroport international – Aero Isla – avec le gouvernement argentin le 9 août 1974, le jour où Nixon a démissionné, et où Kissinger s'est retrouvé seul aux commandes à la fois des opérations secrètes du Renseignement américain et de la diplomatie officielle. Bien que ce soit Isabel Perón qui ait été présidente de l'Argentine à l'époque, elle qui avait succédé à la précédente junte militaire, l'institution militaire exerçait toujours une énorme influence sur l'administration du pays, et notamment sur les opérations portuaires.
En 1976, le Département d'État, toujours aux mains de Kissinger, a aidé Paul Soros à négocier un contrat pour la construction d'un port en Libye. Comme Kissinger le déclarait dans un câble à l'ambassade américaine à Tripoli, «aucune société américaine n'a remporté un grand contrat en dehors du secteur pétrolier libyen depuis 1969». Mais 1969, c'est l'année où le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a renversé le roi corrompu et a établi une république populaire. Ironie du destin, on retrouve George Soros dans la planification du Printemps arabe qui finit par renverser et assassiner Kadhafi. Une révolution célébrée par Mme Clinton avec cette tirade : «Nous y sommes allés, nous avons vu, et il est mort», suivie par son rire caquetant et sociopathe si reconnaissable.
Toute Opération anti-Soros doit prendre en compte les liens étroits que la Fondation Soros et l'Open Society Institute ont avec des entités quasi-officielles et les ONG, qu'elles soient basées aux États-Unis ou ailleurs. Les activités de Soros représentent une hydre à plusieurs têtes, avec des tentacules qui s'étendent jusqu'au sein des Nations Unies, de l'Union européenne, de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international, de la Cour internationale de justice, des conférences sur la Sécurité à Munich et Bilderberg, le Haut-Commissariat aux réfugiés. Citons aussi The New School for Social Research à New York, le Forum économique mondial à Davos, les fondations privées comme Ford, Rockefeller, Carnegie et la Konrad Adenauer Stiftung en Allemagne. Et même l'Eurovision…
Il faudra examiner de près les activités de Soros dans le monde si Mme Clinton devient le prochain président des États-Unis. En février 2016, Soros a donné 6 millions de dollars au super-Comité d'action politique de Clinton (Super PAC) appelé Priorities USA Action. Avec une administration Clinton, Soros aura encore plus de poids dans la politique étrangère américaine qu'il n'en a eu du temps de Barack Obama.
Soros coordonne de près ses efforts de déstabilisation avec l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et la Dotation nationale pour la démocratie (NED), toutes les deux des prête-nom pour la CIA. Soros prétend combattre l'aile droite et les éléments conservateurs dans le monde en finançant les partis et mouvements de gauche et les partis sociaux-démocrates. C'est en fait un écran de fumée très habile qui sert à cacher qu'on ne promeut pas la gauche, mais qu'on la contrôle. Carl Gershman, président de longue date de la NED, fondation très liée à la CIA, a commencé ses activités anti-communistes pour le compte de la CIA comme directeur exécutif des Social Democrats USA (SDUSA), un parti ostensiblement de centre-gauche. SDUSA fut un moyen pour la CIA de contrôler les hommes de gauche modérés pour faire échec à l'influence des marxistes et des communistes au sein du Parti démocrate et des syndicats. La même tactique fut employée par Soros pour promouvoir le Democratic Leadership Council (DLC) qui a soutenu des politiciens pro-business, néo-conservateurs et néo-libéraux comme Bill et Hillary Clinton contre les politiciens démocrates anti-Wall Street et de sensibilité sociale. Aujourd'hui, on appelle cette manœuvre de Soros la Troisième voie.
Soros a réussi à infiltrer et à neutraliser un grand nombre de partis de gauche dans le monde et particulièrement ceux qui en Europe avaient critiqué les institutions et l'évolution de l'Union Européenne. Le parti Syriza en Grèce, Podemos en Espagne, les Cinq Étoiles en Italie sont maintenant connus comme des Sorosites (ou des parasites), qui, comme leurs homologues trotskystes du siècle dernier, sont seulement intéressés à manœuvrer les mouvements de gauche pour qu'ils oublient leurs principes de base. Syriza, qui est arrivé au pouvoir sur un programme de rejet de l'austérité imposée par l'Union européenne, a très vite retourné sa veste pour approuver chaudement cette austérité. Podemos en Espagne fera de même si elle intègre un futur gouvernement. Tel un cancer mortel, Soros infiltre un organisme politique, l'infecte, et finalement le tue.
Les forces derrière la Révolution du Bulldozer qui a renversé le Président serbe Slobodan Milosevic – OTPOR! et le Centre pour les stratégies et l'action non-violente (CANVAS), son dirigeant, Srdja Popovic, un soi-disant agitateur pour la démocratie – ont toutes été démasquées comme des éléments du renseignement américain. Leur modèle d'action révolutionnaire a été repris plus tard dans les rues de Tbilissi, Kiev, Chisinau (Moldavie), Moscou, Skopje (Macédoine), Bucarest, Sofia, Budapest, Podgorica (Monténégro), et au-delà, à Damas, Benghazi, Tunis, Le Caire, Bangkok, Beyrouth, Hong-Kong, Caracas, Quito (Équateur) et Téhéran.
Pour combattre les sponsors américains, ouest-européens et israéliens de Soros, la réponse est de mettre sur pied des unités qui d'abord identifient les menaces, ensuite ripostent par des mesures offensives, notamment par des raids sur les organismes financés par Soros et permettent d'arrêter les meneurs et les fauteurs de troubles, puis alertent l'opinion publique sur la nature des activités de Soros et sur les hommes et les organisations qu'il utilise, et enfin neutralisent en permanence les menaces grâce aux lois déjà existantes sur la sécurité nationale, la protection contre le racket et la lutte contre le blanchiment, ainsi que les complots pour provoquer des violences urbaines. Toutes mesures moins intimidantes que celles-ci seraient sans effet.
Wayne Madsen
Traduit par Ludovic, vérifié par Wayan, relu par Diane pour le Saker Francophone.
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